Nous arrivons à la moitié du voyage et je cherche toujours. Quelque chose en rapport avec la vie quotidienne, quelque chose de concret, si possible donnant du sens et du lien social. Quelque chose de simple mais de nouveau et d’aspirationnel. En enchaînant les étapes à San Francisco, au Mexique et au Japon, je me suis demandé s’il n’y avait pas un intérêt à tenter de faire revivre les métiers d’artisanat d’art français. En version loisir.
A San Francisco, une partie du Maker Movement consiste à utiliser la technologie pour fabriquer des objets uniques, via de nouvelles machines et imprimantes 3D. Produire des objets, travailler avec ses mains, mais en mode loisir pour réaliser des créations personnelles. J’y repense en regardant une artisane Mexicaine tisser un hamac dans le plus pur respect de la tradition. Elle travaille de ses mains pour vivre, et reproduit à l’identique depuis toujours. Au Japon, je découvre une 3ème voie, celle de l’artisanat d’art ancestral, dans lequel on fabrique des objets uniques, avec une recherche esthétique, mais pour une utilisation quotidienne. Je ne vais pas trop rentrer dans le détail, moi qui ne sais pas dessiner un mouton, mais les japonais continuent à pratiquer des disciplines telles que l’Ikebana, un art floral cherchant à créer des constructions artistiques harmonieuses, à s’adonner à la calligraphie, ou à l’Origata, cet art d’emballer les petits cadeaux qui font partie de leur quotidien. Ces disciplines, qui ont pu être de vrais métiers pendant des siècles, sont aujourd’hui surtout pratiquées mode loisir.
En creusant un peu, j’ai découvert que l’artisanat d’art en France regroupe nombre de disciplines en voie de disparition, qui ont été autant de métiers nobles dans le passé. A la frontière entre l’art et l’artisanat, l’artisanat d’art met en œuvre des savoir-faire pour transformer la matière, et créer des objets uniques ou en petite série, à la croisée du beau et de l’utile. On peut citer le travail du cuir pour la reliure, celui du bois pour la marqueterie, l’ébénisterie ou l’encadrement, celui de la terre pour la céramique, du métal pour la ferronnerie, la plumasserie, la chapellerie, etc… Ces métiers disparaissent parce qu’ils n’ont plus d’applications nécessaires et compétitives aujourd’hui. Les machines et le plastique font mieux et moins cher… En revanche, si on les considère sous un angle loisir, répondant à un besoin de création manuelle, si on considère la dimension traditionnelle, et possibilité de créer des objets utiles tout en leur donnant un caractère personnel, je suis convaincu qu’il y a un potentiel pour faire revivre ces disciplines. En mode loisir donc. Via des ateliers, des écoles, dans lesquelles les participants apprendraient un artisanat d’art français, fruit d’une longue tradition, et fabriqueraient de leur main, avec des matériaux nobles, des objets techniques, beaux, et personnels, qu’ils utiliseraient ensuite chez eux. Une nouvelle version du savoir-vivre français lié à la tradition et à la qualité de vie, comme peuvent l’être la gastronomie ou l’œnologie.
Côté business, il s’agirait de réussir à créer de nouveaux produits et services pour faire revivre ces disciplines, et développer une pratique loisir et non professionnelle, via des cycles générant une pratique amateur récurrente. Ça c’est l’inconnue. Ensuite la gestion d’ateliers de loisirs culturels et créatifs ne doit pas être très éloignée de celle de centres de loisirs sportifs : trouver des lieux stratégiquement placés et des professeurs, communiquer, faire venir une première fois pour tester, puis remplir le maximum de créneaux horaires. Ça je connais ! Reste mon talent très modéré pour le travail manuel… il faudrait peut-être plutôt que je soutienne un spécialiste…
Hello Victor
Tu progresses, je crois que la tu tiens quelque chose. Et qqchose qui a du sens! Je vais ouvrir dans une ancienne usine à Strasbourg et il y aura à côté de moi à la fois un fab lab et des ateliers créatifs associatifs, mais séparés l’un de l’autre. Tu proposes quelque chose a la croisée des chemins qui répond à un besoin que l’on à tous d’utiliser ses mains et sa part créative de cerveau. Va voir sur YouTube les milliers de tutoriels qui cartonnent sur des disciplines comme le métal, le bois et le verre. Tu te feras la main mais surtout tu verras ce qui plait le plus aux gens! Autre référence: j’ai vu des projets d atelier culinaire: grande cuisine collective ou tout le monde vient faire sa bouffe pour l’emmener chez soi. Pas le même métier que ton idée mais toujours cette idée qu’on peut apprendre à faire des choses utiles dans ces lieux tres équipes. Profitez bien. Bisous.
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