Découvrir San Francisco

Pleine d’ambition à notre arrivée, partie pour découvrir San Francisco à travers le regard des artistes et artisans d’art, je me suis assez vite rangée dans la catégorie des mères au foyer un peu débordées… Pourtant, notre organisation à tout rompre me le permettrait pendant que la nounou garde les petits et que les grands sont en « after-school ». Cependant, il faut emmener les enfants, revenir, parfois repartir et encore revenir, même si Victor partage souvent les trajets avec moi. En fait j’ai 3 heures l’après-midi. C’est long me direz-vous ? C’est suffisamment long si je n’avais pas un besoin essentiel de récupérer les heures de sommeil dont j’ai l’impression de manquer, d’aller à la piscine pour me détendre et d’organiser la suite du voyage ! Je n’évoque ni l’intendance de la maison, ni la paperasse de France qui nous suit…

J’ai donc décide de découvrir San Francisco d’une autre manière. Tous les matins, partie entre 8h30 et 9h jusqu’à midi avec mes deux derniers petits bonhommes, je m’approprie le quartier. Nous vivons à côté de Dolores Park, un joli parc en pente avec un playground qui permet à Maxime de s’amuser dans les toboggans, pendant qu’Emile l’observe ou dort puisqu’il faut bien qu’il récupère de sa nuit trop courte. Pendant ce temps, je profite du wifi du parc pour me mettre à la page, lire les nouvelles, répondre aux emails, passer quelques coups de fil. Il fait beau la plupart du temps, la vue sur le Financial District est magnifique, Maxime m’appelle à chaque fois qu’un avion passe et nous nous faisons régulièrement aborder : des musiciens qui font faire de la musique aux enfants, des journalistes qui m’interviewent pour que je commente pour le site web du quartier le débat Clinton-Trump (!!), une maman américaine qui se demande pourquoi nous sommes là… Je connais tous les supermarchés du quartier, les bons produits pas trop chers, les bons plans bio (car tout est bio à San Francisco et tant mieux sinon on ne sait pas ce qu’on mange). Nous habitons également à côté du quartier alternatif de Mission, nous nous repérons grâce aux fresques murales d’origine mexicaine qui caractérisent le coin, nous entrons dans les friperies et Maxime se fait offrir des jouets qu’il rapporte comme un trophée à la maison. Quand il pleut, nous allons dans les librairies de quartier, parfois juste pour feuilleter les livres, parfois pour écouter des histoires et des chansons pour enfants en espagnol ou en anglais. Je pratique autant l’espagnol que l’anglais dans ce quartier où la population latino-américaine est très représentée. Nous nous arrêtons aussi parfois dans un atelier de petits artistes ou Maxime peint et fabrique un petit objet, puis nous revenons et Maxime m’aide à pousser la poussette dans la rue pentue de Dolores.

L’après-midi, nous alternons pour emmener Candice et Georges à leur after-school derrière la colline de Bernal Heights. Nous prenons le tramway puis le bus qui montent et qui descendent, à tel point qu’on se demande parfois comment les freins ne lâchent jamais… Victor rentre parfois en courant, moi je me contente de temps en temps de monter en haut de la colline d’où la vue écrase la ville et je redescends de l’autre côté ou je prends un café chez Charlie qui me laisse une table, une chaise et une rallonge pour mon ordinateur dehors quand il ferme sa devanture. Mais ce que je préfère c’est aller chercher les enfants et revenir avec le bus 24 qui nous laisse traverser une partie de la 21eme rue. La première fois, j’avais la poussette et j’ai cru que je n’arriverai jamais à la maison tellement j’ai lutté pour retenir la poussette dans la pente. En revanche, sans Emile c’est un plaisir, les maisons sont ravissantes, fleuries, on découvre des vues variées de part et d’autre de la rue, l’ambiance change en fonction de l’heure, du climat et bien sûr du brouillard qui peut se lever à tout moment. On retrouve même des habitants de la rue qui nous saluent !

Grâce aux nombreuses rencontres que sollicite Victor à la recherche des bonnes idées, nous sommes régulièrement invités chez des personnes installées la plupart du temps à San Francisco depuis longtemps. Les profils sont variés, mais ce qui rapproche tout le monde c’est à la fois l’envie de partager l’optimisme économique – souvent par l’entreprenariat – et l’amour pour cette région où il fait bon vivre grâce au climat et à la variété de lieux magnifiques proches.

Le fait de rester un temps suffisamment long dans les capitales nous permet de prendre des habitudes, et c’est pour moi ce qui nous laissera le souvenir d’une ville que nous n’aurons pas juste traversée.

3 commentaires sur « Découvrir San Francisco »

  1. Super pour le bio : c’est sûr que SF est en avance sur beaucoup de régions. Est-ce que Victor ne pourrait pas trouver un business plan en relation avec la qualité de vie pour le plus grand nombre ? avec l’écologie ? ce serait utile et passionnant. Petite question de curiosité : est-il possible de manger bio au zoo de SF ? c’est un truc qui m’a toujours choquée en France, le contraste entre le discours écolo de sauvegarde de la nature et des espèces des zoos et l’impossibilité d’y manger quelque chose de sain… bises

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  2. Aude,

    Ta balade sur les pentes de San Francisco m’invite à réécouter une musique que j’adore: « Lulu’s back in town » de Thelonious Monk dans « Straight no chaser ».

    Tu déambules à cloche-pied, légère, libre et rayonnante à embellir encore une ville qui n’attendait que ta complicité. Travelling panorama éblouissant.

    Alain.

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  3. Chere Aude, je lis avec grand plaisir la description de ton quotidien à San Fransisco. J »ai toujours pensé que faire les courses, accompagner ses enfants dans les parcs et à leurs differentes activités était un moyen très authentique de vraiment découvrir un pays de l’intérieur. En tous les cas, j’ai toujours aimé découvrir les supermarchés et marchés américains, australiens et italiens… ca rendait ces taches repetitives beaucoup plus attractives ! Et j’avais moins l’impression de perdre mon temps ! Bon apres quelques mois, l’exostisme disparait quand meme ! Vous avez du etre aussi au coeur du coup de theatre malheureux de l’election americaine… how lucky you are to experience that, politics in Switzerland is so boring !!! En France, ca commence à devenir interessant avec la primaire soon et la declaration de Macron. Ouf, on a l’air de s’ecarter d’un scenario qui reprendrait les memes candidats qu’en 2012. Bises à tous. Celine.

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